En route vers le sud, jusqu a Tulear

Que de plaisirs et d emotions dans ce sejour malgache...
Premiere etape depuis Majunga, Marovoay petite ville a 15km de l axe principal de circulation, donc aucun vasa en vue durant ma journee de balade dans ce village, ou les sourires succedent aux bonjours et aux interpellations des gamins disant a ma vue -vasa-.
j ai meme fais pleurer, bien malgre, moi qq gamins effrayes par ma mine peu commune... rue de terre, ambiance western vers 14h, moment ou tout le monde se protege de la chaleur. parcours dans les petites ruelles du centre, sur la place centrale marche anime, puis en suivant un sentier petite balade dans les plantations et rizieres aux portes du village. plusieurs fois je me suis retrouve entoure de jeunes et moins jeunes curieux, le francais n etait pas bien maitrise, mais suffisant pour faire du -mot a mot- comme disent les malgaches, rencontre dans l apres midi avec un paysan fort heureux de pouvoir se soustraire un peu a son travail a la serpe. le soir sur la place du marche a deux reprises je me suis retrouve dans des discussions a batons rompus avec la premiere fois un groupe de gamines 1 a 15 ans, puis ensuite un groupe d adolescents 12 a 20 ans, que de moments pittoresques...

etape suivante maevatana, apres un voyage en taxi brousse de 4 heures -25 personnes dans une vielle camionnette renault, avec poules et bagages pleins les jambes- largement occupe a discuter avec doudou - les prenoms des malgaches sont inegalables, outres des prenoms locaux, on retouve des diminitifs, des prenoms anciens ou transformes : nestor, marie-giselle, olivet, anselme, louve...- jeune de 20ans qui fait de la vente de casquettes de marches en marches...
meme principe petite village rural, des que l on quitte la nationale qui coupe le village en deux on passe de hameaux en hameaux, les gens vous regardent avec beaucoup de curiosites, et les echanges sont tres frequents et interessants, magnifique couche de soleil sur les champs. moi le parisien, je crois que je me decouvre une vocation rurale - au moins en vacances- travaux des champs, betail, pecheurs... en depit de cela, a katespy, je me suis fais -attaque- par des mouches a boeuf; je me retouve avec 20 piqures uniquement localisees aux chevilles et meme plus precisement sur leur partie exterieure...

ensuite voyage jusqu a la capitale tana en taxi brousse ou taxi be - beaucoup-, avec des paysages saisissants et musique malagache pour une imerssion complete. qq arrets ont permis encore bien des photos et des moments forts agreables.

antsirabe capitale des pousses pousses possede un tres grand marche fort anime, des vestiges de la presence coloniale dans la partie haute de la ville et une grande rue commercante tres populaire ou l on croise des malagaches forts plaisants. a ce jour peu de mendiants, seul un petit nombre, postes pres des 2 hotels et 3 restaus a touristes, -coursent- tous les vasa qui passent...

le lendemain balade de 12 a 15 km a pied dans les rizieres et les champs de tomates, manioc, mais, cannes a sucre et sur les collines entourant betafo un petit blede a 22 km d antsirabe sur une route de traverse.
repas chez un -gagotier-. accueil parfois delirant dans certains hameaux... soleil au rendez vous meme si sur les hauts plateaux la temperature n excede pas les 25 degres au plus chaud de la journee, les soirees elles sont fraiches.
je me balade en chapeau de paille bariole pour faire couleur locale et j adresse des salama ou bonjour et des sourires a tout va, etant sur des reponses rendues.

les paysans sont pauvres, mais peu inspirent vraiment la misere.
les gamins sont souvent en guenilles, c est emouvant, mais j essaye de me dire que dans nos campagnes les gamins ne sont ils pas aussi plein de terre apres avoir joue dehors?
cette pauvrete est tres visible en contraste des villes ou deja les criteres occidentaux pointent leur nez; en matiere vestimentaire, ou avec les voitures et autres portables. dans les campagnes la tv est encore un luxe, on se retrouve par grappes entieres devant les tv des qq hotelys en disposant...
le travail est 100% manuel, des immenses etendues encore bechees a la main et meme rarement avec des boeufs. des metiers tres durs font reflechir a nos petits problemes quotidiens: les conducteurs de pousse-pousse, les paysans les moins riches, les cantonniers, casseurs de pierres...
la corruption est presente, a petite echelle la plus voyante, est celle des policiers et gendarmes qui en verifiant les papiers des taxis be recuperent un petit billet...

sur les axes principaux il n y encore que une tres faible circulation, les voitures individuelles hors tana sont vraiment tres rares.
lorsqu on arrive a une gare routiere c est la foire d empoigne entre taxis, pousse-pousse et autres taxi be, pour vous prendre en charge, certains n hesitent pas a rentrer parfois a moitie par la fenetre pour s adresser a vous, alors que le moteur du vehicule est tout juste coupe, et vous proposent leur service...

la jeunesse, comme sans doute toute les jeunesses du monde, reve d une monde de consommation, ceux qui ont eu l occasion d aller en ville ont deja les mirages des biens a acheter, et parfois de l expatriation vers la france, meme s ils se doutent que peu auront cette -chance-.

a ambositra, j ai accepte les services d un jeune guide, par aller jusqu au rova du roi perche sur une colline a qq km du centre, balade sympa et qui a permis une bonne discussion.
petite contrariete, seul un micro bar-epicerie disposait de 2 chaises en terrasse dans toute la ville, difficile de faire une pause sympa dans ces conditions...la ville est reputee pour l artisant utilisant le bois qq boutiques ont fleuri mais pas beaucoup d acheteurs en vu...

Finanarantsoa, est la grande ville du centre-sud de mada, a son sommet qq ruelles pavees bordees de tres belles maisons typiques malgaches et vue panoramique sur plusieurs vallees.
l endroit etant le point alpha du tourisme dans la ville et dans la region, les gamins jettent cette fois non, des vasa, mais des -donnes moi un bonbon- et les pseudo guides sont presents a l appel...

les paysages en voiture dans cette region sont moins depaysants que plus au nord.

ambavalo est une petite ville ou j ai assiste aux festivites du 46 eme anniversaire de la grande ile: discours officiels, defiles des differents corps, des ecoles, des associations... et petits stands de nourriture fleurissant tout autour, puis le soir venu grand bal. autre activite les jeux d argent, on recupere une roue de bicyclette et on s improvise croupier... il existe une version avec les des, les parties de jeux de cartes, de dsomino, voire de petanque peuvent aussi etre l enjeux de paris...
en outre cette petite ville a l image de beaucoup de villes est accueillante et tres vite on peut en sortir et faire aussi de belles balades dans la campagne environnante. rencontre avec georges professeur d histoire et d instruction civique tres sympa et pertinant, de mon point de vu, dans ses reflexions.

apres un nouveau trajet en taxi be, arrivee a ranoira, porte d entree du parc national de l isalo. la une belle balade -16 km avec de beaux deniveles- d une journee avec un guide m a permis de parcourir des classiques, cascades, massifs granitiques eux formes particulieres, piscine naturelle, et d ou l on peut aussi apprecier les lemuriens...

pour clore ce parcours de pres de 1700 km du nord au sud de mada, arrivee a tulear une des 4 principales villes du pays, avec un petit centre -colonial- et a 25 km un sympathique village ifaty avec sa plage et ses petits hotels, la je me suis trouve une petite paillote en premier ligne sur la plage... derriere le village tres vite la nature reprend ses droits. balade en pirogue de pecheur dans le lagon de tulear et petite plongee en apnee sur le massif des roses, belles excroissances calcaires et nombreux poissons multicolores...le soir repas de langouste grillee dans la maison d un pecheur, belle discussion avec jean-pierre alors que son oncle clovis s endore tout net apres avoir trop but de rhum local...
sur la plage de nombreuses villagoises se sont mises a l heure du tourisme et proposent l artisanat local et des massages a l huile de coco. de quoi bien agreablement terminer ses fins d apres midi sur la plage.

enfin retour a tana ou je visite cette fois la ville de jour elle est repartie sur plusieurs collines qui sont propices a la marche car la ville basse est beaucoup moins typee et les vehicules commencent a en etre les maitres... de nombreux petits mendiants dorment dans la rue en plein centre alors que les nuits sont fraiches, ce sont apparement qq bandes d orphelins, pas facile a voir...
dommage de terminer un si beau sejour sur de si tristes situations.